Qu’est-ce que l’Intégration Systémique de Soi et que peut-elle apporter?

LE MODE SURVIE

De nombreuses personnes pourraient vivre agréablement mais, au lieu de cela, elles « survivent « . Désagréablement.Leur estime de soi n’est pas «intrinsèque» mais «extrinsèque», ainsi:

  • leur amour-propre dépend de leurs performances, leurs possessions, leur consommation et de la reconnaissance des autres.
  • elles veulent être parfaites et se sentent obligées de satisfaire tout le monde; elles se sentent coupables et vont mal lorsqu’elles n’y parviennent pas (alors qu’il est impossible d’y parvenir).
  • elles nient et refoulent leurs besoins et sentiments (colère, peur).
  • elles répondent aux besoins et attentes des autres (et non aux leurs).
  • elles «meurent de faim devant une table bien remplie» : elles veulent être aimées mais lorsqu’elles le sont, elles doutent: est-ce que l’autre est vraiment sincère? Est-ce que je mérite cet amour?
  • elles sont stressées et sous pression au lieu d’être libres et satisfaites.
  • elles s’épuisent et se résignent.
  • elles souffrent de dysfonctionnements engendrés par le stress: cœur/circulation, troubles de l’alimentation, estomac/intestin, maladies des os ou des muscles.
ESTIME DE SOI ET AUTO-DETERMINATION

Nombre des personnes concernées connaissent ces symptômes et ont peut-être consulté des « spécialistes » qui leur ont donné divers diagnostics et proposé des soins compliqués, sans pour autant qu’une amélioration durable n’aie pu être constatée.

Tous ces symptômes ont une origine commune:

une faible estime de soi.

D’où la tendance à se laisser guider par l’extérieur, par l’autre, plutôt que par son être, son propre SOI.

Comme beaucoup s’en doutent, ce fonctionnement s’enracine dans des expériences pesantes de l’enfance. C’est là qu’une personne a vécu, sans pouvoir se défendre, de petites ou grandes dévalorisations, des sollicitations auxquelles il lui était impossible de répondre, des blessures de l’âme ou du corps. Infligées par des parents qui étaient eux-mêmes traumatisés et également en mode survie. L’enfant s’est adapté à cette réalité pour survivre. Il a intériorisé ces expériences pesantes et a développé un « soi de survie », aussi appelé « faux soi » par opposition au « vrai soi ».
Devenue adulte, la personne s’en réfère encore à ce « faux soi» contenant le programme de survie de l’époque. Elle reproduit inconsciemment les pesants schémas relationnels de son enfance et transmet ce mode opératoire à ses enfants. Même si elle s’efforce de faire différemment – beaucoup mieux, bien entendu! – que ses parents.

En tant que médecin de l’âme j’utilise depuis 25 ans la méthode de la constellation familiale, très fructueuse pour examiner et comprendre les schémas relationnels de mes clients. Je me suis laissé guider par mes perceptions et mon intuition plutôt que par des théories connues, et j’ai forgé des hypothèses que je pouvais vérifier immédiatement.

L’image de la constellation reflétait le programme de survie que le client avait mémorisé. Quand une cliente, dans une constellation de sa relation, plaçait un symbole pour le «moi» (focus), un pour un proche (parent, conjoint, chef, ami..) et un pour son «SOI véritable», elle reconnaissait elle-même que son vis-à-vis, avec ses besoins et ses aspirations, était plus proche d’elle que son propre SOI.

Elle se laissait guider par les attentes et points de vue de l’autre, comportement qui était l’un des aspects de sa stratégie de survie élaborée dans l’enfance. Elle était également incapable de discerner entre ce qui était « elle » et ce qui ne l’était pas. Elle n’avait pas appris à percevoir ses propres limites et à se protéger des autres, ni à percevoir les limites des autres et les respecter. Elle n’ « habitait » pas son propre espace, celui qui ne contient que ce qui correspond à son être, et dans lequel il n’y a qu’elle qui «a son mot à dire». Il existait donc visiblement un lien entre une estime de soi dépendante de l’extérieur, une incapacité à poser des limites claires (une agressivité «interdite») et une carence d’autonomie.

La cliente ne pouvait, de manière imagée, pas être le capitaine sur son propre navire.

Était-il possible de réveiller en elle le droit d’avoir un vrai SOI et de posséder son espace, afin d’être accordée à elle-même et authentique?

Le niveau symbolique de la constellation permit de vérifier cette hypothèse. Il apparut que la cliente avait l’impression qu’il lui était interdit de montrer ses limites et de se relier à soi-même, comme si cela la rendait égoïste ou «sans amour». J’interprétais cela comme la conséquence d’un conditionnement issu de ses premières expériences relationnelles. La cliente pourrait-elle effacer ce conditionnement si elle était prête à surmonter ces résistances intérieures?

C’est ainsi qu’une série d’interventions ciblées fut mise en place afin qu’elle exerce sa capacité à poser ses limites et développe un respect pour celles de l’autre. Après un tel «entraînement», les clientes exprimaient souvent que leurs problèmes relationnels et leur manque d’estime de soi diminuaient. Sans faire d’effort, comme «par magie».

Est-ce que cet entraînement avait changé le schéma relationnel appris et mémorisé?

Le diagramme d’autonomie permis de vérifier cela. Pour l’établir, la valeur des points établie par un questionnaire est reportée sur un graphique. Sur celui ci d’importants aspects de l’autonomie et de la symbiose peuvent être appréhendés. Remplir le questionnaire à nouveau 2 à 3 semaines après la séance d’entraînement montre si et comment les valeurs ont évolué.

Ces interactions et les possibilités de leur mise en application dans des problèmes relationnels et des maladies mentales sont décrites en détail dans le livre [en Allemand] Langlotz, Symbiose in Systemaufstellungen 2015 Springerverlag.

Depuis, en collaboration avec Philipp Kutzelmann, j’ai développé le concept. Il peut maintenant être utilisé pour résoudre des traumatismes de l’enfance  connus, ou, en prenant comme point de départ un problème actuel, le traumatisme associé – plus ou moins inconscient – qui est réactivé.

Le concept peut être utilisé avec des représentants ou des cubes en bois, en présentiel et en visioconférence, en séances individuelles ou en séances de groupe. Vous trouverez des exemples des différentes applications sur ma chaîne Youtube (en allemand). Il est si clair et transparent qu’il peut être utilisé seul: soit en suivant un protocole «do-it-yourself» ; soit en travaillant parallèlement à une vidéo avec des cubes en bois.